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En France, les dispositifs liés au chômage sont pensés pour les personnes sans emploi engagées activement dans une démarche de recherche d’activité professionnelle. Cela place les étudiants dans une situation particulière car leur statut principal est celui d’apprenant et non de travailleur actif. Toutefois, certains jeunes en reprise d’études, en alternance ou engagés dans une démarche d’insertion peuvent prétendre à des allocations chômage. Comprendre la frontière entre formation et activité professionnelle est essentiel pour défendre ses droits en tant que demandeur.
Qu’est-ce que l’ARE de France Travail ?
Lorsqu’un salarié est privé involontairement de son emploi, il perçoit des indemnités appelées allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE).
L’ARE est une allocation financée par deux organismes :
- Les sommes versées chaque mois par l’employeur à l’Assurance Chômage (4,05 % de salaire brut en moyenne).
- L’État qui participe également au financement de l’Assurance chômage, en remplacement de la cotisation salariale (supprimée depuis le 1er janvier 2019).
Quelles sont les conditions pour percevoir l’ARE ?
Le demandeur doit répondre à plusieurs conditions pour avoir droit à l’ARE. Il est important de noter que le contrat de travail antérieur joue un rôle déterminant dans l’attribution de l’allocation ARE. Les contrats à durée déterminée (CDD), les missions en intérim ou les périodes d’alternance peuvent ouvrir des droits, à condition de respecter la durée minimale d’affiliation. De nombreux étudiants ayant occupé un emploi saisonnier ou un stage rémunéré s’interrogent sur la possibilité de transformer cette expérience en droit au chômage. Dans la majorité des cas, seules les périodes encadrées par un contrat de travail classique sont prises en compte.
La privation involontaire d’emploi pour bénéficier de l'ARE
Tout d’abord, pour toucher et avoir droit à l’ARE, le demandeur doit être involontairement privé d’emploi. La cessation du contrat de travail doit résulter de :
- un licenciement pour motif personnel ou révocation
- un licenciement pour motif économique
- une rupture conventionnelle
- un non-renouvellement d’un contrat de travail à durée déterminée (CDD)
- une démission considérée comme légitime comme « pour poursuite du conjoint
Les autres obligations à remplir pour bénéficier de l'ARE
De plus, pour bénéficier de l’ARE, il est nécessaire de résider en France et être physiquement apte à l’exercice d’un emploi, être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de France Travail, avoir rempli la durée minimale d’affiliation.
En effet, les ARE sont en principe accessibles aux personnes ayant travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) durant les 24 mois qui précèdent la date de fin du contrat de travail.
Quel est le montant de l’ARE ?
L’ARE est plutôt complexe à définir. Le calcul de l’ARE se base sur un montant brut journalier qui comprend :
- une partie fixe égale à 12,05 euros,
- une partie variable qui correspond à 40,4 % du salaire journalier de référence (SJR).
Si vous souhaitez avoir une estimation de vos droits, la meilleure chose à faire est de réaliser une simulation chômage comme celle présente sur WIZBII.
Le montant de l’allocation ARE peut varier fortement en fonction du salaire de référence. Pour les jeunes ayant eu une activité à temps partiel ou en alternance, le calcul est souvent moins avantageux. Il reste cependant essentiel de déclarer l’ensemble de ses périodes d’emploi pour bénéficier d’un calcul juste. Certains étudiants ignorent qu’ils peuvent demander un réexamen de leur dossier en cas d’erreur ou d’oubli sur les périodes de travail déclarées. Cette démarche peut être accompagnée par un conseiller France Travail ou, dans certains cas complexes, par un avocat spécialisé en droit social.
Percevoir des indemnités chômage en tant qu’étudiant : les options
L’AREF : continuer à percevoir le chômage pendant une formation
L’AREF, ou allocation d’aide au retour à l’emploi formation, permet à une personne indemnisée par France Travail de continuer à percevoir une aide financière pendant une formation.
Pour en bénéficier, il faut que :
- la personne perçoive déjà l’ARE,
- la formation soit validée dans le cadre du Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi (PPAE) ou via le Compte Personnel de Formation (CPF),
- et que la formation dure au moins 40 heures.
Le montant brut de l’AREF est identique à celui de l’ARE. En revanche, l’AREF est exonérée de la CSG et de la CRDS, ce qui améliore le montant net perçu. Seule la cotisation retraite complémentaire est maintenue. Une fois la formation validée par France Travail, le versement est automatique, sans demande supplémentaire.
📌 À noter : Le montant brut de l’AREF est identique au montant brut de l’ARE perçu par le bénéficiaire. Néanmoins, les cotisations qui sont prélevées sur les montants bruts de l’ARE et de l’AREF ne sont pas identiques.
L’AREF constitue une opportunité réelle pour les jeunes demandeurs d’emploi souhaitant se reconvertir ou reprendre leurs études. Pour bénéficier pleinement de cette aide, il est conseillé de construire un projet de formation cohérent avec son parcours et validé dans le cadre du PPAE. Les formations professionnelles, les titres certifiants ou les formations universitaires courtes peuvent tous être éligibles. Les démarches doivent être réalisées en amont avec France Travail, et toute activité rémunérée durant la formation doit être signalée. Cela permet d’ajuster l’indemnisation, notamment lorsque le bénéficiaire perçoit une bourse ou un salaire d’appoint.
La RFF : prolonger les droits aux chômage lors d’une formation longue
Si la formation validée par France Travail se prolonge au-delà des droits restants à l’ARE ou l’AREF, il est possible de bénéficier de la Rémunération de Fin de Formation (RFF ou R2F). Cette aide prend le relais jusqu’à la fin de la formation, dans la limite d’une durée totale de 3 ans d’indemnisation cumulée.
En 2025, la RFF est maintenue dans le cadre d’une expérimentation nationale. Son montant varie de 652€ à 769,49€ par mois, selon la situation du bénéficiaire. La RFF est accordée si la formation prépare à un diplôme ou titre professionnel reconnu (RNCP) et qu’elle cible un métier en tension dans la région.
La RFFT : pour les étudiants sans droit à l’ARE
Pour les étudiants ou demandeurs d’emploi non éligibles à l’ARE, il existe une autre possibilité : la RFFT, Rémunération des Formations de France Travail. Ce dispositif permet de percevoir une aide mensuelle durant une formation qualifiante prescrite et financée par France Travail.
En 2025, la RFFT est versée si le bénéficiaire est inscrit comme demandeur d’emploi, suit une formation validée, et ne perçoit aucune autre indemnité (ARE, ASP, ATI). Le montant mensuel varie de 224,68€ à 769,49€ selon la situation familiale, l’âge, ou la distance entre le domicile et le lieu de formation.
Pour les étudiants qui ne remplissent pas les critères stricts du droit au chômage, la RFFT peut représenter une solution transitoire. Ce dispositif s’adresse aux personnes sans indemnisation mais en formation reconnue. Il joue un rôle clé dans l’insertion professionnelle des jeunes sortis du système scolaire sans emploi. La rémunération versée peut être déterminante pour les étudiants ne bénéficiant pas de soutien familial ou de bourse. En parallèle, certaines régions de France proposent des aides spécifiques à l’insertion et à la formation professionnelle, à demander en complément de la RFFT.
Synthèse des différences entre ARE, AREF et RFF
Lorsque le demandeur d’emploi n’est pas encore en formation ou en études, il perçoit l’ARE.
Puis, une fois que le demandeur démarre sa formation, son stage ou ses études, l’AREF remplace l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) durant la durée de la formation et dans la limite des droits acquis et restant avant l’entrée en formation.
Si la durée de la formation est inférieure à la durée des droits, une fois terminée, si le bénéficiaire n’a pas retrouvé un travail, il peut percevoir à nouveau l’ARE.
En revanche, si la durée de formation est supérieure à la durée des droits restants, le demandeur d’emploi peut, dans certaines conditions, bénéficier de la rémunération de fin de formation (RFF).
Dans tous les cas, il est essentiel de bien comprendre les critères d’éligibilité et de respecter les délais d’inscription. Le dépôt d’un dossier incomplet ou tardif peut entraîner une suspension de l’indemnisation. Les démarches doivent être réalisées directement auprès de France Travail, en ligne ou en agence. Les jeunes en formation, en reconversion ou en recherche d’un premier emploi ont tout intérêt à se faire accompagner pour maximiser leurs droits. En cas de doute, le recours à un conseiller, un travailleur social ou un avocat spécialisé peut faire toute la différence pour accéder aux aides disponibles.